Suite de notre remontée vers le Nord, avec une escale « culturelle » dans la ville de Potosi. On n´y va pas pour se baigner ou acheter du terrain : à un peu plus de 4000 mètres d’altitude (ndlr : plus haut que Lhassa !), des vents plus que frais, une pollution omniprésente et une température basse, on est vite découragés de l’étape détente. Découvert après la colonisation des espagnols (les ancêtres des Iniesta etc.), le « Cerro Rico » est la raison d’être de cette ville. Une gigantesque mine d’argent (les veines étaient même à découvert au début) qui a alimenté toute l’Europe pendant des siècles, exploitation à l’origine dit-on du capitalisme tel qu’on le connaît aujourd’hui (houuuu !). Comme rapidement les veines à l’air libre ont été épuisées, et que les Espagnols préféraient jouer au foot ou boire de la sangria (voire du Kalimutxo quand ils débutaient), ils ont rapidement réduit en esclavage des millions d’esclaves Incas et Africains (avec l’aide de leurs collègues buveurs de Suze). Bilan : des millions de mort et une misère palpable dans les faubourgs de la ville encore aujourd’hui, où les mineurs finissent par s’exploiter eux-mêmes, dans des conditions qui n’ont pas trop évoluées depuis cette grande époque. Les mines sont visitables aujourd’hui, mais on a décidé de faire l’impasse et on s est contente de visiter les alentours impressionants…
On a aussi visité nos deux premiers musées du voyage : un couvent réservé à l’époque à la bourgeoisie espagnole, où les filles rentraient de force à 15 ans… et ne sortaient jamais. Mais aussi le musée de la moneda, où les pièces en argent destinées au monde entier étaient fabriquées directement à la source.
Etape suivante : Sucre, la capitale constitutionnelle du Pays (bon en fait tout se passe à La Paz) où il fait vraiment bon vivre. Ballades en tee-shirt, visionnage des matches dans les bars à touristes. Moins de culture donc mais plus de sport puisqu’on décide de partir en randonnée dans la vallée de los Frailes, à 60 kms de là. Dépaysement garanti, en évitant tous les tours qui veulent nous emmener en jeep ou à pied, puisqu’on décide de partir dans un camion avec les « locaux » et, avec notre carte et notre boussole, de faire les deux journées de marche tous seuls. On rencontre le peuple local, les Jalq’as, dont la plupart ne parlent toujours que quechua (pas toujours facile pour demander le chemin, on connaitra juste « Pachi » qui veut dire merci, et non pas « frère de Peio »). Les paysages sont magnifiques : on passe la première nuit a Maragua, un petit village accessible uniquement a pied, au milieu d´un cratère de plusieurs kms de large, surement creusé par une météorite tombée par là bien avant le Kalimutxo cette fois. Après 21 kms le premier jour (avec notamment un chemin de l’Inca), et 19 kms le deuxième, on est quand même contents d´arriver au magnifique petit village de Potolo, pour passer la nuit et reprendre un bus vers Sucre le lendemain.
Les mollets sont un peu durs, on décide donc de se payer un bus « cama » (= lit) pour faire les 12 heures de trajet vers La Paz la nuit suivante. Petites leçons « en vrac » : ne pas manger d’œuf dans la rue en Bolivie, ni de chorizo dans le marché, et ne pas croire la compagnie de bus qui vous dit que le bus est chauffé… Et maintenant une pensée pour tous ceux qui ont sorti du placard leurs affaires rouge et blanche. Je me suis moi-même réveillé cette nuit en chantant les bras levés : « A San Fermin pedimos,
Por ser nuestro patron,
Nos guie en el encierro,
Dandonos su bendicion !
Viva, Gora ! »
Bonnes fêtes à tous